1 Introduction. Le canyonning est désigné par le ministère de la
jeunesse et des sports comme une activité de montagne . Cette activité de
loisir nécessite l’application de technique et de matériel dérivés de la
spéléologie, de l’escalade et de l’alpinisme. L’encadrement contre rémunération
est principalement confié aux guides et aspirant guides, aux moniteurs spéléo et aux moniteurs
d’escalade. 2 Le secours. Dans chaque département le
préfet est responsable de l’organisation des secours. En Isère, le
secours en canyon est une annexe du plan montagne au même titre que l’annexe
avalanche. A ce titre, c’est donc le PGHM et le groupement montagne des CRS qui
travaillent dans les canyons. Dans d’autres
départements les pompiers, ou des groupements type sauvetage, type spéléo,
peuvent intervenir sur les secours. 3 L’alerte. Elle doit être transmise dans les plus brefs délais
au 15 ou 18 ou112 pour les départements ne possédant pas de groupement
montagne. En effet, en appelant un de ces numéros ,vous arrivez au C.T A (Centre
de Traitement de l’Appel) qui le transmet aux C.O.D.I.S ( centre opérationnel
départemental des incendies et secours) qui eux envoient les moyens matériels
et humains pour gérer l’opération . Si
le département possède un groupement montagne, le C.O.D.I.S lui transmet les
informations que vous lui avez transmises ou dans le meilleur des cas vous avez
une conversation à 3 avec les sauveteurs qui vont intervenir. Si le département possède un groupement montagne en
composant le indicatif du département (04-76 sur l’Isère) et le 22–22–22 vous
arrivez directement au groupement montagne où vous étes en communication avec
les sauveteurs qui interviendrons sur le secours. L’information est
donc + rapide, elle est + technique, et
permet une plus grande efficacité du travail des sauveteurs. Elle doit
contenir : -Situation
géographique -Lieu
dit -Hauteur
d’eau -Nombre
de personnes -Barrage
EDF en Amont ou pas. -Accès
ou échappatoire -Canyon
ouvert ou fermé -La
hauteur des arbres le bordant. -Les
verticales à franchir etc. Le
sauveteur , en sachant qu’il correspond avec un professionnel , posera des
questions d’autant plus pertinentes et tiendra d’avantage compte des réponses
dans le but de rendre les secours plus efficaces et plus rapides. Si vous êtes équipés de radio vous serez directement
en relation avec les sauveteurs. Attention toutefois les téléphones portables et la
radio ne passent pas forcément dans toutes les canyons . Il est donc bon de
prévoir des moyens adaptés pour optimiser l ‘alerte. 4 La gestion des
moyens. Le
secours en Canyon se traite comme le secours en montagne : personnel
entraîné et qualifié, connaissant le milieu, possédant le matériel pour
l’intervention, la médicalisation et l’évacuation des victimes. La plupart
des interventions sont gérées par des équipes
de 2 à 6 personnes. Des cas peu
nombreux ont engagé jusqu’à 20 sauveteurs( le canyon du Raton : recherche
des victimes emportées par une vague déferlante). 95 % des interventions ont été
effectuées en hélicoptère. Les 5%
restants n’ayant pu être effectuées à cause de la nuit ou du mauvais temps. 5 Stratégie d’intervention. Dans la plupart des cas : 2 sauveteurs + un
médecin formé DUM( diplôme Universitaire Montagne) puis si nécessaire 2 autres
sauveteurs puis encore 2.( ceci lié au nombre de places dans l’hélicoptère). En cas d’opération difficile, il sera mis en place
du matériel lourd et adapté( brancard flottant, treuils etc.) Seul le chef d’opération décide si il doit engager des moyens
supérieurs en homme ou en matériel. Les accidents en Canyon ne représentent, en Isère,
que 1 à 2 % de l’activité des unités spécialisées depuis 1997. L’activité étant récente les secours ont eu beaucoup
d’interventions en canyon dans les années 95-97 dues semblent -il à des
faiblesses de formation des pratiquants. Maintenant la qualité et
l’harmonisation des formations enseignées aux professionnels a permis une
diminution importante des accidents. Causes Conséquences Comment
l'éviter ? La
Cause N°1 de loin devant les autres : le
saut Grande
majorité de fractures (chevilles et jambes) puis dans une moindre mesure traumatisme du
rachis ou crânien, des plaies, luxations de l'épaule et entorse. Descendre en rappel, en
désescalade, ... et sonder
(systématiquement) la profondeur de la vasque ainsi que le fond pour repérer des blocs
dangereux, branches ou autres . Les glissades et
chutes Mêmes conséquences pathologiques
que pour le saut avec toujours un pic pour les fractures Le contexte humide rend les
glissades plus fréquentes, il faut donc rester concentré tout le long de la
descente en particuliers pour les passages aériens. L'usage de cordes pour les passages délicats est
particulièrement recommandé. Les descentes en rappel En
plus des pathologies vues plus haut (sauf les trauma et luxations), on constate
des hypothermies et épuisements On
doit maîtriser les techniques de corde spécifiques à l'activité ou être accompagné de quelqu'un qui les
maîtrise. La fatigue, le retard
et la mauvaise connaissance du milieu Hypothermie et épuisements Il ne faut pas surestimer
ses forces, la descente de canyon nécessite un minimum d'entraînement
physique (et technique) et le choix de votre canyon devra se faire aussi en
fonction de vos capacités physiques Les crues Hypothermies
et états de choc Il
est évident qu'il faut absolument se renseigner sur la météo
avant de partir : les canyons comportent souvent des passages étroits où
la montée des eaux liées à des pluies en amont devient impressionnante et on
ne contrôle plus rien Le risque majeur après tout incident
ou accident en canyon est l’hypothermie . Les secours ont du matériel spécifique comme le dragon(
inhalation d’air réchauffé) ,ou la pieuvre (combustion de charbon soufflé par
un ventilateur dans des durites placées à différents endroits du corps) pour réchauffer les victimes. En les
attendant nous pouvons protéger les victimes du froid en les éloignant le plus
de l’eau et en les mettant sous une couverture de survie avec une bougie pour
les réchauffer( la tortue). 7. Conclusion Activité d’été, les accidents en canyon sont à 90%
des opérations rapides qui ont permis d’évacuer les blessés moins de2 heures
après le déclenchement de l’alerte. Les ¾ des blessés pratiquaient
en individuels. Les lésions les plus souvent rencontrées sont post
traumatiques : fractures surtout des membres inférieurs, plaies, entorses,
luxations. Elles résultent d’abord des sauts, soit par mauvaise technique du
geste, soit par un choc à la réception dans une vasque, mais aussi de glissades
et chutes le plus souvent secondaires à l’approche du haut d’une cascade, dans
un milieu très glissant :nécessité donc de se longer immédiatement en
arrivant au-dessus d’une difficulté (toboggan, saut ou rappel). Cette pathologie ne change pas au fil des ans, et
pourtant elle n’est pas inéluctable. Il est impératif d’apprendre à lire le
milieu, et la règle demeure : " toute
vasque inconnue doit être sondée par le premier qui descend en
rappel " La canyon donne souvent l’impression d’un Aqualand
naturel. Des canyons ont connu de nombreux accidents, parfois mortels, dans le
passé, puis ont vu leurs nombres diminuer. Une bonne information adaptée sur un
panneau au départ de la descente, rappelant les risques de cette activité et en
particuliers du canyon concerné, pourrait peut-être tempérer des ardeurs
excessives, et ramener les pratiquants à la prudence. Le recours à des professionnels permet de
pratiquer l’activité dans de bonnes condition diminuant ainsi de façon
significative le nombre d’accidents . Ces solutions semblent plus intéressant que d’interdire
complètement l’activité, car la commune qui le fait se prive d’un bon atout
touristique. 8 Sources
diverses Jean- Bernard ALLAN :
Responsable de Formation au groupement montagne CRS Site http:// www.ffme.fr/index.htm
Le secours en canyon
DE LA QUALITE DE L’ALERTE DEPENT LA QUALITE DES SECOURS
6 Principales causes d’accidents et remèdes
L'appel du saut doit être dynamique et volontaire, l'impulsion décide de la
qualité du saut (attention aux glissades à l'approche du saut).
Une personne est prête à intervenir aux alentours de la vasque en cas de
problème pour sortir son camarade de l'eau.
Un saut n'est jamais
obligatoire : laisser une
corde jusqu'au dernier ou repérer le détour pour éviter le saut. Celui-ci
doit rester un plaisir pas une contrainte.
Enfin, le casque est
indispensable pour éviter les chocs
sur la tête.
Les sauts doivent être impérativement
fait sans la cagoule de la combinaison afin d’éviter de grave problèmes ORL
Ces recommandations sont aussi valables pour les glissades dans les toboggans.
On évite de descendre dans les
cascades à très fort débit.
On vérifie avant l'entrée dans le canyon qu'on a des cordes suffisamment
longues et d'une manière générale, le matériel nécessaire pour éviter d'être
bloqué dans le canyon ou au pire en pleine descente en rappel sous l'eau.
Le départ dans un canyon doit se faire suffisamment tôt pour éviter la nuit
(les recherches deviennent alors assez compromises). Il est intéressant de ne
pas trop traîner pour conserver une marge de manœuvre en cas de problème.
Le froid augmente
considérablement la fatigue, la combinaison isotherme est indispensable.
De la nourriture et de
l'eau dans un bidon étanche sont des éléments incontournables, comme en randonnée ou en course de montagne.
La lecture d'un canyon (déceler les meilleurs passages et les dangers
éventuels) ne s'apprend pas du jour au lendemain, cela nécessite de
l'expérience, si vous ne l'avez pas, formez vous (la FFME propose des stages)
ou recherchez les services d'un moniteur diplômé (bénévole ou professionnel).
La présence en amont, d'un barrage hydroélectrique susceptible d'effectuer
des lâchés d'eau automatique doit faire l'objet d'une recherche
d'informations.
liens CK Canyon de sportnature.net
sportnature.net remercie Jean-Marie Mathieu pour cet article